jeudi 26 juillet 2012

DRIFTIN'




Dérive dans la voie maritime à la recherche d'épaves, prise 2.
Toujours pas d'épave, non. Mais cette fois, un vieux et énorme réflecteur de radar (du moins nous croyons que c'est ça: corrigez nous quelqu'un je vous en prie, si vous savez ce que c'est!), des veines d'une argile pâle et de belle qualité, un achigan de 5 livres ou plus, et un grand banc de crapets de roche qui décide de m'adopter.

Puis, encore, pour finir, le retour au nord dans le néant vert et la neige marine...

jeudi 19 juillet 2012

AU FOND...


La plongée cette fois-ci se fera directement au millieu de la voie maritime, ou comme on dit en français, le seaway. Il faut un peu de sérieux. Un peu de préparation mentale, de visualisation.
Courant, profondeur, et à cet endroit; une bonne distance à parcourir pour sortir du chemin des grands cargos en faisant une déco sans références visuelles dans le bleu. Ou le vert, plutôt.

Nous cherchons une épave.

Pendant la préparation, un des grands océaniques passe, et nous savons que sous l'eau, il bat le tempo du bruit sourd de ses hélices et du martelage de ses pistons géants comme un blues tribal de John Lee Hooker.
''I'm driftin' and driftin', just like a ship out on the deep blue sea...''

Il passe, et c'est la descente...




Au fond, enfin, une relative bonne visibilité.

Comment décrire ce que je vois...Comment transmettre la beauté du fleuve dans ses entrailles...
Je prend quelques photos, puis j'éteins l'appareil.
Je sais bien qu'il est inadéquat.
Nous survolons des champs de monolithes géants, des vallées de pierres un peu plus petites, toutes couvertes d'éponges aux formes adaptées au grand courant qui balaye tout, des coulées de sable, des prairies nues, des tombants ombragés.

Peu de vie. Et pourtant je sens très bien le paysage respirer lentement, profondément.


Le fleuve vit à sa manière, depuis toujours, et nous ne sommes à cette échelle que des étoiles filantes, insignifiantes, même avec tout le pouvoir destructeur que nous avons.
Le fleuve coule.

Le fleuve coule.

Le fleuve égrène des heures vertes, vide et retourne son sablier inlassablement.

Nous dérivons au-dessus de ses paysages fantastiques pendant près d'une demie-heure, puis remontons un peu pour commencer le trajet vers le nord.
De temps à autres, il me semble revoir un peu le fond. Puis une ombre s'installe et je sais que nous survolons de profondes vallées...
Sans références dans un monde vert, je palme lentement, les yeux mi-clos, lisant mes instruments pour rester à la même altitude, pendant que mes tissus expirent un peu de la drogue des fonds...

Et je me rappele que nous cherchions une épave, qui devrait se trouver ici quelque part, selon les vieux.
Pas trouvée ce coup-ci.

Et je m'en fous...




''Cornwall Bottling Works''. Ce qui est embossé sur une bouteille qu'Aquadude a trouvée.
Il la vide en dérivant de la terre accumulée depuis des décennies couchée sur le fond.

Un peu de terre, comme de la poussière au vent dans l'air de l'eau...

 




Nous retournerons bientôt, dans ces parages. Chercher l'épave.
Et ce sera bien.
Ce sera beau.
Je serai à nouveau une brève étoile filante dans le ciel du fleuve, qu'il ne remarquera même pas, trop occupé à compter les siècles.
Mais c'est ok.

Moi, je me contenterai volontiers de l'écouter compter.




vendredi 13 juillet 2012

CALYPSO!







Bordel! Encore un été de rêve!!!
Il fait bleu, beau et chaud mur à mur, et je découvre à la rédio de rédio-canada Calypso Rose, the Queen of Calypso!
J'adore ça!
Je roule toute fenêtres ouvertes vers le fleuve à Farran Park, Ontario, Et Rose fait pleuvoir sur ma divemobile des parfums de caraïbes et des sourires chez ceux qui me doublent.
La vie est belle.



La vizze sous l'eau est encore douteuse.
Mais je m'en tape le réacteur nucléaire: l'eau est bonne, la luminosité imprègne tout, Rose continue de chanter dans ma tête et nous tombons sur une magnifique roue de charrette à 16 rayons presque toute enfouie dans le sable.








Si vous voulez la voir, elle est maintenant dans le tunnel sous la vieille route 2 engloutie, en face de la pointe gauche de la plage de Farran...



...gardée par les armées de crapets qui y logent!



Je m'en confesse: j'ai peut-être un tantinet abusé de la palme cette semaine...Mais quoi! j'avais bien travaillé, je méritais de m'amuser!
Alors mercredi, on s'est tapé les mercredis explo avec Ron sur le Little Diver.
J'en profite pour faire une plug pour les amis d'Ocean Divers à Key Largo, avec mon fabuleux gaminet psychédélique fait des doigts de fée d'ODie!



Une premiere plongée au large du Lock 22, toujours fascinant et riche de trésors.
Puis nous nous ancrons sur le Eastcliff Hall, où Ron veut plonger pour récupérer un objet perdu par des plongeurs quelques jours avant.
J'en profite comme à chaque fois entre la plongée de midi et celle du soir pour offgazer en jouant dans l'eau...


...beaucoup plus claire ici!
Il me restait un peu d'air dans une tank: je l'emporte avec moi par la poignée le long du câble d'ancrage et descend en monkey-diving voir Ron sur l'épave.
Quelle douceur que de flotter ''au vent'' quelques pieds au-dessus du Hall, neutre et léger, sans tout l'attirail de plongée, libre comme l'eau............



Au bord, où nous attendent les plongeurs du soir, une toute petite tortue peinte trouve aussi que l'été est bon.





La prochaine plongée nous voit dériver en terra incognita. Ce que j'aime par dessus tout. Nous descendons le fleuve dans une quarantaine de pieds d'eau, ou une dizaine avant la grande inondation de 1958. Accompagnés bien sûr de la milice achigane locale!



Aquadude trouve un ancien ciseau à glace, qui sera passé tout droit lors de la récolte des grands cubes sur le fleuve, dans les années 40 ou 50.



Et plus loin, un de ces grands billots de chêne, dont le bois est si recherché encore par les ébénistes, surtout orientaux, allez comprendre!
Mais quelle job ce serait de le sortir de là, avec le courant et son poids énorme!



Dans le dernier billet, je vous présentais mon ami Jason, éminent plongeur, et une bouteille torpille que je lui ai achetée, désespérant depuis le temps que j'en cherche d'en trouver une bien à moi au fond du fleuve...
Bin y semble que je n'étais qu'à une semaine ou deux de la trouver!
Aqua, avec un petit fond et un crown top rapporté, croche, et plein d'inclusions de bulles dans le verre: pas la vraie torpille sans fond, mais close enough!!!
Après recherches: un produit de 1900 des Kilner Bros. Limited, Thornhill-Lees, West Yorkshire, England.
Très cool!
Et en prime un peu plus loin sur le fond sabloneux: une pinte de lait de 1930!

Je finirai bien par vous écrire un de ces quatres un billet sur cette folie des bouteilles antiques qui s'empare de la plupart des plongeurs à un moment ou l'autre de leur ''carrière''!
Mais OUF! Y'a d'la matière pour des chapitres, sans parler des implications d'éthique, morales, archéologiques, de santé mentale et j'en passe!!!
D'où le fait que je ne me sois pas encore résolu à en parler ici, après plus de quatre ans de blog!




En attendant, le fleuve est beau. La vie aussi.L'eau est bonne: allez jouer dedans! Carpe diem, bordel.
L'eau guérit tout.

Et il y a, pour les moments plus difficiles des fois, Calypso Rose, Queen of Calypso...


                                                             PEACE


lundi 2 juillet 2012

PETITES MAGIES en MONTÉRÉGIE



Un beau samedi tout chaud et lumineux.
Pas de plongée: c'est une journée pour Nikkie. Qui est si patiente tout le temps avec mes absences, mes retards et mes monologues dûs à ma folie de l'eau...

Nous nous sommes invités chez des amis de ma p'tite soeur à St-Clet, mais nous prendrons notre temps pour nous y rendre, Nikkie adore les ballades en voiture au hasard.

On commence avec un petit tour de traversier, entre Carillon et Pointe-Fortune.


Je regarde dans l'eau pendant la traversée: 4 pouces de viz!


C'est bin beau, de l'autre bord...Pointe-Fortune, Hudson...


...Tres-Saint-Rédempteur.
Mais quelle emprise la religion peut avoir eue -et a encore, malheureusement - pour qu'on nomme nos villages de si douloureux noms !
À Hudson, nous arrêtons au Marché Finnigan.


Je n'y suis jamais allé avant, mais j'y retournerai. Quel pittoresque petit marché, rempli de trésors!
Je déambule émerveillé, quand j'entends crier mon nom.
Je me retourne, et apercois mon ami plongeur Jason, des Seaway Valley Divers!
Il est assis à son petit étal, et vend des bouteilles anciennes trouvées lors de ses plongées profondes au fleuve.
Jason est un plongeur hors-pair, et un chic type.
Une des bouteilles est une ''round-bottom'' comme je cherche depuis longtemps sous l'eau. Il m'explique qu'elle provient d'un endroit dans le fleuve qui m'est particulierement cher...
Je décide alors que de la trouver ici, de façon complètement inatendue, et par l'entremise de quelqu'un que j'aime beaucoup, vaut peut-être encore mieux!

Les observateurs d'entre vous, ou ceux qui seront fascinés par mon choix de chemise pour m'exhiber en société, auront peut-être vu que je suis boutonné lundi avec mardi.
Ça porte chance, me dit une dame qui fait de bien beaux bas-reliefs...Je devrais m'acheter un billet de lotto.

Bin ça n'a pas marché.
Snif...

Pendant ce temps, ma p'tite soeur qui fouille dans un kiosque de livres usagés tombe sur ... ceci!


''Johnnie Courteau'', par un nommé William Henry Drummond!!!!
Courtes histoires et poemes!

Petites magies en Montérégie............


S'ensuivra un après-midi chez les amis, et une bonne bouffe, sous un lever de lune grandiose.
J'adore l'été...
Demain: deux ou trois plongées à St-Zotique, chez les Explorateurs Sous-Marins, pour visiter entre autres le fier Lockheed, avion bimoteur coulé au fond du grand lac...
Merci Francis...
__________

La visibilité n'est pas excellente, cette journée-là.
Ce sera un cas de noir et blanc, que j'aime bien de toute façon.


Sur l'épave du Mia Perla, par 80 pieds de profondeur, un banc de crapets de roches joue à la figure de proue, comme il font si souvent, ces sympathiques petits poissons. Sur le fond, je suis un peu étonné de voir des chevaliers, que je croyais moins ''benthiques''...


Entre différents artefacts conduisant au Lockheed, une grande anguille somnole...


Puis l'avion, majestueux. Si la viz ne permet pas trop d'images, elle assaisonne tout d'un séduisant mystère.



Devant les hélices, mais aussi à l'intérieur, toujours les petits crapets, nombreux.
Ils bougent dans la pénombre comme des morceaux de rêves éparpillés, cherchant un sens...

Deux belles journées d'été, où j'avais un peu l'impression de bouger comme un de mes petits amis à nageoires dans la magie des mondes connus qu'on regarde différemment quand on s'en détache, juste pour voir, comme ça, pour le plaisir de l'étrangeté dont ils se teintent quand on lâche le volant...

Mmmmhhh............