vendredi 11 octobre 2013

CORSICA

La Grande Bleue.
La vraie!
Nikkie et moi avons la grande chance de voir la Corse.
Corsica, dans la langue du pays.
Pat et Gilles, notre ''famille'' savoyarde, y vont souvent, et nous proposent de nous y emmener.

Aquadelic est un blog de plongée. Mais même si j'en avais fait beaucoup là-bas, ce qui n'est pas le cas, je ne pourrais pas n'écrire que sur ce qu'il y a à voir sous ses flots.
Corsica, c'est sans doute aussi la mer, la réserve de Scandola, ses tombants, ses mérous qui reviennent...Mais c'est surtout au-dessus des vagues qu'elle est belle à pleurer. Et dans l'âme de ses habitants, qui ne se livrent pas facilement, sauf à travers les chants polyphoniques tristes et beaux comme des amours impossibles.

Je n'ai fait qu'une plongée, à Porto, sur un site en bordure de Scandola.



Avouez que la barre est haute, pour trouver sous la surface autant de beauté!

Après une rencontre ma foi fort désagréable avec une représentante de cette ''dive attitude'' hautaine, condescendante et borderline méprisante si fréquente malheureusement partout, mais exprimée chez cette instructrice avec un savoir-faire particulièrement aiguisé, j'ai trouvé chez un compétiteur, PlongéePorto.Com, des gens accueillants (merci Emma!) et agréables. Et qui contrairement à la Gorgone précitée savaient ce qu'est le sidemount et furent donc en mesure de comprendre quand je réussis à monter leur matos à l'envers, ne m'étant pas mis un cylindre dans le dos depuis près de trois ans!

On me désigna comme buddy de plongée un employé du centre nommé Ahmed. Calme, zen, gentil, excellent plongeur. Merci mon ami.






Premier constat: la Grande Bleue est bleue.
J'en avais tellement entendu parler, et je l'avais entrevue de la surface quelques fois, que je passe les premières minutes à me demander si elle est vraiment d'un bleu particulier...
Je crois que si, finalement. Parce qu'éclairée par cette lumière bleutée que les impressionnistes ont tant explorée.

Deuxième constat à plus ou moins 60 pieds: méga-thermocline!
Ça, je ne m'y attendais vraiment pas, et le froid traverse cruellement mes trois minces millimètres de néoprène! La Méditerranée est une mer tempérée, pas une mer chaude du sud!





Même si certains habitants sont semblables...










Donc pas de foisonnement de coraux ici...





...mais plutôt des sommets et des tombants superbes, à l'image du relief d'au-dessus.




















Troisième constat, un peu triste celui-là: il y a peu de vie...
Nous verrons deux mérous, que la proximité de la réserve de Scandola protège sans doute, quelques poissons que je ne connais pas, deux murènes, beaucoup de méduses, un magnifique banc de milliers de petits poissons genre sardines.
Et sous les trente mètres, des gorgones bleues, un peu de corail rouge.

Je ne connais pas l'endroit, ni la méditerranée. Peut-être que je suis victime encore de mon réflexe de  comparaison avec les mers chaudes? Il me semble pourtant que c'est peu de faune, pour de si vastes espaces...Et lorsque je verrai une dizaine de jours plus tard, les pêcheurs de Cassis revenir le matin avec si peu de prises, ma tristesse devant le résultat de la cupidité des hommes ne s'améliorera pas...





















Il n'y a pas de plongées ''ordinaires''.
(Même quand on réussit à s'ouvrir la main jusqu'à l'os avec une échelle de bateau qui bat dans les vagues!)
Je suis bien heureux d'avoir fait cette unique plongée en Corse, et très conscient qu'une seule immersion ne me permet pas de mesurer la qualité de la plongée en méditerranée.
Le souvenir que j'en garderai, d'ici à ce que je retourne à la Grande Bleue, sera celui que l'on garde d'une première rencontre avec une belle étrangère...






Mais quant à mon souvenir des beautés du pays ''d'en haut'', celui-là est plus étoffé...





Des images de sculptures de pierre toujours enchâssées dans l'écrin bleu de la mer.






Ou dans celui du ciel...





...où montent les parfums du maquis, de la myrte, de la bière à la châtaigne, d'un veau cuit sur la broche, des fromages, des charcuteries...

Et surtout des chants polyphoniques sous la pleine lune, qu'on écoute en pleurant, saisis au coeur par la fière beauté d'un peuple profondément libre.

Ô...