jeudi 30 juin 2011

De ''WWD'' et ''WWD2''; Nos Correspondants Aquadéliques À Coz!

Hola Juan Pollo, como estas ?


Pumbaa quiero saber si le vienne a cozumel este ano?
Je lui ai dis que tu ferais ton possible.......

Meteo:
pluie, gris et enfin du soleil aujourd'hui........

Agua:
Muy caliente: 83 à 84 degrées, viz quand meme bonne 75 ++

Faune Aquatique: muy bien.......... Très, très peu de poissons lions, ça l'air que les DM ont vraiment fait un effort à les chasser, ça parait.. Mais comme ils disent, il ne faut pas arrêter de les chasser et de donner les carcasses aux grouper et snapper qui en font de plus en plus une collation....

Beaucoup de tortues, Anges, et des juvéniles de toutes les Anges et autres poissons qu'on voit sur les récifs....

Le corail est en bonne état, tout le monde font des prières pour que les ouragans passent à coté cette année...



(NDLR: J'adore!)











(NDLR: Nikkie fait dire merci!)


(NDLR: WOW!)


(NDLR: J'adore tes crevettes,WWD!)





(NDLR: Re-Wow!)


Cute!!!!!








photos(superbes!): Howard ''WWD'' Sauvé

lundi 27 juin 2011

PETITE DOSE DE MER


Nubble Light, Maine.
Un phare sur une petite île à une soixantaine de mètres de la côte et du village de York.
6 ou 7 heures de route, quand l'appel de l'océan est fort mais que le gousset ne permet pas le Grand Bleu.



Elle est verte ici, la mer, riche dans ses eaux froides de nutriments.



Manque de pot; nous n'avons que deux jours pour y plonger, et on perdra le premier dans une joute de bras de fer avec le vent...
Au deuxième; çà peut aller, même si çà rend les entrées et sorties plutôt disgracieuses! Et la visibilité fort douteuse par endroits, comme au-dessus de cet amas colossal d'oeufs de calmars.



Un peu plus profond, et çà s'améliore. Portrait de Cross-Eyed Bernie.






Il y a des cages à homards partout, et des homards sous chaque rocher!
Mais les cages prennent aussi quantités de crabes...
Pas nécéssairement beau à voir, ces animaux emprisonnés...Je sais bien; le travail des pêcheurs, le commerce, l'économie locale...Il y a beaucoup de ressource encore côté homards...
Mais la mer meurt quand même pendant ce temps, saignée à blanc de tant d'autres de ses fruits...



Où est Charlie la plie?



J'adore les éponges. Oeuvres d'abstraction aux couleurs riches et formes mystérieuses...





La maman de Charlie!



J'aime marcher dans les petits villages de pêcheurs, par temps gris, sous la plainte régulière et monotone de la corne de brume et les effluves de marée basse portées par la brise. Le temps prend un autre rythme et les gens aussi.







Tout change en fait, quand on approche de la mer. On se sent petit, humble.
Non pas à cause de tous les affronts qu'on lui fait subir, et pourtant, mais un peu parce que quelque silencieuse mémoire se réveille en chacune de nos cellules de lui avoir un jour appartenu.
Une sorte de respect mi-admiratif mi-craintif comme celui qu'on éprouve devant l'ancêtre, sachant qu'il est futile de chercher à lui cacher notre nature, à lui qui la connaît bien mieux depuis le temps qu'il interroge la sienne.
Je souhaite que nous nous souviendrons à temps de cette appartenance, mais j'en doute.

Il y a dans la plainte des cornes de brumes un peu de celle des baleines, les Grandes Voyageuses.
Où irons-nous, chantent-elles, quand les hommes sans mémoire auront tué leur Mère?...

mardi 21 juin 2011

Sol Y Terra



Il y a des mondes à l'intérieur du monde, des endroits secrets qui ne livrent leur visage qu'au prix de l'abandon pour qui veut le voir de ses propres masques.
Des mondes aux soleils noirs.
Des mondes dont les entrées sont grandes ouvertes mais aux sorties cachées, des mondes où l'on paye avant de repartir en montrant son vrai visage, et en goûtant la fadeur concentrée de la peur.
Ou on ne ressort pas.


Mais aucune lumière ne vaut celle qui est enfantée dans le noir.





Aucune connaissance n'a de valeur qui n'est issue de la douleur de la désillusion.








Aucune réelle poésie qui n'ait d'abord eu soif de se taire.





Comme pour l'eau, c'est dans son voyage sous terre, dans les ténebres, par des chemins aveugles, que l'homme se purifie et se libère, devient clair et lumineux.
Se débarasse de toute illusion, y compris et surtout, celle d'être purifié.
C'est dans l'exploration de ses galeries secrètes qu'il se libère de toute croyance.
De toute croyance...
De toute croyance.
C'est dans le noir qu'il se déshabille et trouve la seule sortie vers ce qu'il ne peut nommer mais qui le nommera lui.



Et qui habite et nomme toute chose...












Il y a des mondes vertigineux cachés sous nos mondes,
Des formes de vies différentes
À cause de ce dont elles se souviennent



Complexes



Étranges



Minuscules et rassemblées



Ou solitaires


Il ne reste de celui qui ressort des dédales noirs de ses croyances que sa mémoire épurée.
Trésor insoupçonné...
Presque comme une âme.

jeudi 16 juin 2011

Long Train Running

''Down around the corner, half a mile from here... ''

...il y a un terrain de jeux, avec un immense terrain de soccer, à côté de l'école.
Je passe devant chaque jour.
École ou pas; il y a toujours plein d'enfants qui jouent.

Tantôt, avec Nikkie, on est allé faire des courses. En revenant, plutôt que de regarder du côté du terrain de soccer, j'sais pas pourquoi, j'ai regardé de l'autre côté de la rue.
Il y a une maison, avec une grande pelouse bordée par le trottoir.
Sur le trottoir, il y avait une chaise roulante, et dedans, un jeune garçon blond, avec la tête tombante d'un côté, et nos regards se sont croisés.

Et mon coeur s'est resserré et mon souffle s'est arrêté, parce que dans ce regard, il y avait une souffrance et une tristesse infinie.
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1958.
Fin juin.
Timothy se tient debout sur le pont des trains, au village de Wales, en Ontario. Il boit un Pepsi.Le vent vient du sud, et porte l'odeur du fleuve et des rapides de Dickinson.

Enfin; ce n'est plus vraiment un pont de trains...Et le village de Wales, celui-là même qu'on a nommé ainsi pour faire plaisir au Prince qui y est débarqué un jour, n'est plus un village.
Les rails ont été enlevés, les maisons du village transportées ou rasées, tous les arbres coupés.
Tout autour de Tim, debout sur son pont, il n'y a que poussière et quelques briques cassées. L'eau de Hoople Creek est brune et opaque.
Dans quelques jours, il y aura une grosse explosion à l'ouest, et le fleuve grondera et montera, et viendra jusqu'ici pour tout engloutir.
Il engloutira un village, une rivière, un pont de trains, des champs entiers, tout le terrain de jeu d'un enfant qui n'y comprend rien.
Il engloutira son passé et sa mémoire.

Tim regarde en bas. L'air semble tout-à-coup vibrer et onduler, comme au-dessus d'un feu de camp, et l'espace d'une fraction de seconde, il semble voir deux hommes nager, vêtus de noir.
Il prend une longue gorgée, et laisse tomber la bouteille à ses pieds.
Là où devraient se trouver les rails.

''See them long trains run, and you watch them disappear...''
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Deux personnes ont été essentielles à ce que j'aime écrire aujourd'hui.
Ma mère d'abord, qui me donnait de l'argent sans le dire à mon père qui désaprouvait, pour que j'aille à la librairie m'acheter le dernier Bob Morane.
Puis, mon prof de français à l'école; Françoise Ménard.
Elles m'ont ensemble donné ce que j'ai de plus précieux. Le goût de l'aventure et du merveilleux, et celui de les raconter.


Ma mère est partie il y a quelques années déjà, et Françoise il y a quelques jours.
Je leur suis éternellement reconnaissant.
Merci.

''Without love, where would you be now

Without love-ove-ove-ove''
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Carpe Diem: Saisis le moment!
Vis à fond, délire à fond, saoûle-toi de vie, maintenant!
Absolument rien d'autre n'est important que de tirer profit au maximum du temps qui t'est imparti.
Aimes, vis, cours et sautes si tu le peux, voyages, vends tout, achètes tout, bois, manges et pries!!!
Personne d'autre ne réalisera tes rêves, et tu as le devoir de le faire.

Je rêve d'écrire, de plonger partout sur la planète, je rêve de paix, d'enfants blonds sans tristesse,
Et nous rêvions, Nick et moi, de retrouver le pont des trains de Wales.

Nous l'avons trouvé.
Il est d'autant plus beau qu'on ne peut le voir entièrement sans un peu d'imagination. L'eau de la baie de Wales est trouble et sombre. Deux, trois mètres de visibilité, à tout casser. Impossible de le photographier dans son ensemble.
Dix mètres de haut, des arches de plus de huit mètres, il est entièrement recouvert de moules zébrées si nombreuses qu'elles pendent en grappes dans son ombre.
Des carpes gigantesques nagent dans ses eaux mystérieuses. Des pans entiers du dessus du pont se sont écroulés en bas sur le lit de l'ancienne rivière, sous le travail des glaces sans doute.
Et pres de la surface, entre les joncs qui le coiffent, patrouillent des achigans trophées.


















De l'autre côté de ce qui est devenu l'île de Wales, nous plongeons dans moins de deux mètres d'eau, mais dans 53 ans de solitude silencieuse.
C'est le royaume des grandes carpes, qui logent tout le long de l'artère principale toujours bien visible.
Ici et là le sol est jonché de débris de ciment et de briques, et des souches d'ormes centenaires.
Il flotte jusqu'à mi-eau comme une brume blanchâtre, comme si la poussière des démolisseurs n'était jamais complètement retombée...















Quand même, ici et là, de nouvelles vies émergent des passés éffacés. À peine sortis de l'oeuf, de jeunes achigans n'osent quitter le nid et la sécurité du nombre, sous la surveillance de leur père.



Et à la surface, des familles recomposées nagent paisiblement. Leurs migrations achevées, les nouvelles bernaches reviendront perpétuer leur lignée ici, dans la baie de Wales. Elles auront ainsi plus de chance que Timothy, d'avoir un village natal où retourner...



Plus de chance aussi que mon petit voisin blond, qui s'il en avait la chance, volerait loin de sa douleur.

Carpe Diem: Saisis le jour.