J'y suis donc retourné hier, avec les copains des Seaway Valley Divers, qui me manquaient vraiment beaucoup, me suis-je rendu compte aussitôt en les voyant!
Et le fleuve et son chenal aussi.
Le Little Diver m'a ''déposé'' au beau milieu des eaux, quelque part en amont de Morrisburg.
Objectif de la plongée: ne pas en avoir.
Je me suis laissé couler lentement vers le fond, à quelques vingt mètres, me suis stabilisé juste au-dessus, et me suis laissé emporter.
Juste dériver, l'esprit tranquille, et essayer de me remplir d'images.
Des champs de pierres arrondies par les siècles, entrecoupés de vallons sablonneux, saupoudrés partout des coquilles blanches des moules zébrées mortes.
De temps en temps, l'horizon s'obscurcit un peu, et le ruban continuel du paysage semble avoir été coupé: c'est la pente raide vers le fond d'une combe. La profondeur passe dans les trente mètres, et le bruit des bulles s'assourdit...
Et ça remonte. Partout, les éponges dessinent sur les pierres et les vestiges de quelque naufrage des formes étranges, duveteuses. Des mappemondes de terres inconnues et mystérieuses, invitations au voyage...
De temps à autres, je croise des autoroutes blanches, rivières de coquillages...
...et rencontre des compagnons de pèlerinage.
Deux heures ont passé. Je voudrais bien que le temps s'essoufle un peu. Pourquoi tout s'envole si vite? Mais là-haut, le bateau doit retourner chercher d'autres amis, pour la plongée du soir. J'en serai aussi.
Un copain m'accompagne au-dessus des chevelures ondulantes des vallisnéries pour la déco, et nous savourons tous deux un dernier moment de béatitude, frères du Fleuve.
Quatre éléments réunis. Le feu de la blondeur des joncs, la terre qui les nourrit, cette eau vitale qui nous baigne, et.............
.....la fantastique impression de voler, léger...