lundi 18 juillet 2011

EASTCLIFFE HALL


Pas de meilleur endroit où se trouver par un après-midi torride de juillet que sur un bateau de plongée.
Ya man. Claro!
Ou peut-être que si...



...sous le bateau!
Surtout quand là-dessous, il y a une épave.

''Le Eastcliffe Hall est un navire cargo qui a été construit à Montréal en 1954. Le 14 juillet 1970, à 3h00 du matin, il est entré en collision avec un haut-fond et une butée de ciment qui servait à ancrer une bouée. Il a coulé rapidement, entraînant avec lui son chargement de fonte brute et 9 des 21 membres d'équipage. Depuis, les parties supérieures de l'épave ont été dynamitées pour assurer la profondeur minimale de la Voie Maritime. Les deux hélices de poupe ont été récupérées.'' (Scupapédia)



Je n'aimais pas le Eastcliffe Hall.
Mauvaise expérience la première fois, où j'avais été contraint de suivre un divemaster prétentieux, incompétent, imprudent, et apparement payé au kilométrage!
Puis, une ou deux autres plongées plus tard m'avaient laissées un tantinet indifférent.
Mais cette fois: quelques visites dans ses racoins plus intimes m'ont bien fait tripper!


Prudence, cependant!...Les possibilités d'accrochage sont nombreuses, et beaucoup de sédiments se déposent dans ces endroits hors du courant, ne demandant qu'à lever au moindre coup de palme et tout obscurcir.
Mais quelle beauté dramatique dans les jeux de lumière et d'ombres des entrailles du gisant...















L'épave était emplie à craquer de poissons! Les habituels crapets de roche, défendant leurs oeufs, mais aussi des dizaines de très gros dorés au fond des cales, et les inmanquables achigans.
Et dans une des chambres accessibles par la brèche dans la coque, une lotte colossale!


Ah bon?!


Entre les plongées, je descends en apnée rencontrer d'autres plongeurs au palier de sécurité. Leurs bulles sont belles, miroitant la surface...


Elles montent convexes et fébriles, dansantes et ondulantes, porter à la surface les soupirs de devoir quitter le monde du silence.



Nous devrons quitter le Eastcliffe Hall de nouveau, trop vite. Mais je reviendrai avec joie; on s'est réconciliés maintenant! Et ses fantômes sourient...

jeudi 14 juillet 2011

The Air That I Breathe


L'Hymne officiel d'Aquadelic!

MERCREDIS


Le mercredi; c'est la journée que j'ai le plusse hâte à...

C'est les Wednesday Dives avec le club des Seaway Valley Divers. On se fait balancer à la flotte sur le fleuve là où çà nous chante, là où notre petit doigt dit qu'on trouvera quelque chose, et on dérive au fond, dans l'inconnu.
Souvent on ne voit rien de spécial.
Et des fois on trouve des épaves!
Mais on trouve toujours, les mercredis, des amis plongeurs passionnés, heureux, drôles, compétents, et le courant du fleuve pour nous emporter sur son roller-coaster ride totalement trippant.

Et de belles images à accrocher aux murs de nos souvenirs.















Le mercredi, c'est mes plongées préférées...

lundi 11 juillet 2011

Powerhouse


Dans la Wheel Chamber du Powerhouse à Cornwall. De belles petites stalactites au plafond. Et ce sont bel et bien des stalactites: elles sont creuses. Mais de quoi sont-elles composées, et quand se sont-elles formées?!
Une autre enquête microscopique pour ma petite soeur bientôt!!!

mercredi 6 juillet 2011

CROIX D'EAU



Si toutes les épaves ne sont pas cimetières, elles murmurent tout-de-même de sourdes prières.
Leurs poutres entrecroisées tentent d'exorciser les esprits qui dérivent sur les courants des grands fonds.


Et les hublots érodés sont des bénitiers de lumière où les fantômes trempent leurs doigts décharnés  dans l'espoir vain de revivre un jour un passé qu'ils ont presque oublié...





Un peu de vie s'y cache, brave, cherchant sous les jupes des revenants refuge contre les méchants, comme les hommes qui espèrent trouver dans leurs souvenirs la clé d'éternels avenirs.
Inutile pourtant de chercher derrière ce qui se trouve devant...
Comme de demander son chemin à son ombre...


Il y a des croix partout dans les épaves, même si elles connaissent maintenant le vrai visage de dieu.


Les épaves sont des églises, des temples remplis de croix abandonnées, d'anciens testaments aux convictions passées.


Les épaves sont des prières qu'on entend plus, des monuments à l'oubli. Et un jour, même les quais qui les recevaient du temps de leurs voyages et des voiles claquantes, du temps d'avant le long silence glauque, même ces quais sombrent et passent de l'autre côté.



Et portent également leur croix.


Et tentent dans la folle jeunesse de leur mort, quand la mémoire traîne encore dans les appartements vidés de leurs esprits, de protester allignés comme des travailleurs indignés contre le décret injuste de leur finalité...





Personne n'accepte la finalité. Toute vie n'est que protestation devant la fatalité.
La conscience est une lame.
La conscience est une lame de fond.
La conscience est le juge et le bourreau, le sauveur et la faucheuse.
Ce que nous en faisons, puisqu'elle est fille de mémoire...


Et alors les épaves comme les hommes, à court d'espoir, se rassemblent et inventent Dieu et l'implorent et le prient.


Elles le placent bien haut parmi elles, tout contre le ciel, inatteignable pour être sûres de n'être jamais décues, et elles prient et crucifient leur vie.


Les épaves sont remplies de croix, de fantômes, d'échos d'espoirs et de prières.
Mais au fond de leurs cales putréfiées, déposée dans leurs cages thoraciques sans qu'elles ne s'en rendent trop compte, la vie comme une prière exaucée prend forme à nouveau...
___________

Juste pour le fun:

En grec le mot "poisson" s'écrit : IXΘYΣ, ou ichthus, acronyme constitué des premières lettres de Iêsous Christos Theou Uios Sôtêr, c’est-à-dire Jésus Christ,de Dieu le Fils Sauveur.

Le poisson fut longtemps un symbole du Christ, et fut remplacé plus tard par la croix, symbole, elle, de potence. Le mot ''croix'' en latin désigne des instruments de supplice et de mort.

Les photos ont été prises sur le Robert Gaskin et aux Old Docks de Prescott, Ontario.