Soixante-six ans auparavant, Le général Jodl de l'armée allemande signe à Reims devant Eisenhower la capitulation de l'Allemagne.
Moi, je roule devant l'hopital des vétérans vers le point de rencontre habituel avec Aqualung, à l'Île Perrot. Mon père y est mort, et je pense à lui à chaque fois que je vais plonger.
Je me dis que la psychose dont souffrent les anciens combattants qu'on garde ici ne capitule jamais, elle...
Nous allons tenter de joindre l'île de Wales, près du pont Hoople en Ontario, en canot, pour essayer d'y observer en plongée le pont d'arches du Grand Trunk Railroad, gloire architecturale du village disparu de Dickinson's Landing.
Petit arrêt chez Ron à Cornwall pour que Nick y dépose quelques cylindres à vérifier, et Yoda nous explique où on pourra garer la voiture au pont de Hoople.
Évidemment; il connait l'endroit, et y a déjà plongé!...
Pis comme de fait; nous trouvons. En plein devant une baie carrée abritée du vent, qui nous permettra de mouiller la Calypso aisément.
Nous emplissons le canot d'équippement et appareillons vers le large, un peu soucieux du fait que nous voguons un brin bas...! Trop de poids pour mon petit 12 pieds!
La baie semble pleine de grosses carpes qui marsouinent et sautent partout.
Mais ce qui retient immédiatement notre attention; ce sont les dizaines de tortues peintes qui se réchauffent au soleil sur les pierres et les arbres morts des rivages.
Il semble bien que l'endroit serve d'aire d'hibernation et/ou de reproduction pour les tortues peintes locales!
Mais impossible de plonger ici pour tenter de les voir sous l'eau: on n'y voit pas à trois pieds!
Nous sortons de la baie. Moins d'un kilomètre pour l'île de Wales et son pont englouti...Mais nous ne nous y rendrons pas! Le vent s'est levé; on embarque de l'eau, c'est trop risqué de perdre de l'équipemment, et le danger de l'hypothermie est encore présent avec l'été qui tarde. Mon canot est trop petit pour notre poids avec 4 cylindres et le stock...
Déception...
Et d'un autre côté, la viz est tellement mauvaise qu'on se dit qu'il y aura de meilleures journées quand les pluies cesseront pour un bout de temps...
On fait demi-tour, et on rembarque le matos dans la dive-mobile. Direction Farran encore; c'est à côté, et le temps passe.
Nous irons essayer de retrouver un tunnel englouti sous la vieille route deux, par une trentaine de pieds de fond. Nous l'avions visité l'année passée, et il est hyper-cool.
Nous sommes acceuillis par les couples d'outardes qui nichent plus nombreuses à chaque année dans les parages. Déjà; certains oeufs ont éclos et les mignons petits oisillons jaunes marchent et trébuchent maladroitement autour des nids!
Il faudra deux heures et quart de palmage et de dérive pour le retrouver! Mais cette fois, nous le localisons précisément. Long et noir, avec ses ouvertures à chaque extrémité comme des lumières extra-terrestres, il est vraiment fascinant.
Certains crapets y sont encore déposés sur le sol couvert de moules, toujours comateux du froid hivernal qui tarde à partir...
Un arbre renversé sur le chemin du retour vers le rivage présente sa souche commes des racines de gingembre bouffies.
Et de retour dans la zone des 6 à 8 pieds de profondeur, nous nous laissons bercer juste au-dessus du sol quelques dernières minutes, observant la marche laborieuse des larves de trichoptères, dont seules les antennes et les pattes dépassent de l'étui cylindrique qu'elles se construisent autour d'elles, fait de soie et de minuscules graviers et sable, souvent attaché à une brindille ou un bout de tige de plante aquatique.
La ''Caddisfly'', en anglais. Les pêcheurs à la mouche la connaissent bien, et sa présence est un indicateur de la qualité de l'eau.
Il y a toujours quelque chose de merveilleux à voir en plongée, si on prend le temps...Et quand on manque son train; on a que çà, du temps!
2 commentaires:
L'été va arriver... On est encore au printemps après tout...
Maudit que c'est l'fun lire tes aventures
Merci de nous faire partager ces belles aventures !
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