dimanche 9 mai 2010

Diver Woods et la Perchaude

C'est blanc partout ici ce matin. Retour de la neige
Hier à St-Tim, c'était gris. Retour des nuages.
Mais çà va; çà pourrait être noir comme au golfe du mexique. Retour de la bêtise humaine.
Tout un tas d'bonnes raisons pour enfiler un wet et descendre dans le vert. Retour à la paix.


Deux outardes gardent l'entrée du Parc Des Iles, faisant les cent pas le cou trop droit comme les gens qui ont raison. Je leur explique que je ne viens que rejoindre un pote pour plonger un peu, qu'on ne laissera rien traîner, pas de pétrole, pas de bouteilles, rien.
Elles disent que çà va, mais qu'elles nous ont à l'oeil.


L'objectif de la journée; aller explorer un peu les abords du vieux barrage, voir un peu ce qu'a l'air Héen Tàak à ses pieds. (Clin d'oeil ici au magnifique film de Pixnat dont parle le précédent message!).
Barrage que nous atteignons à bord du canot de Nick, après que je lui aie servi, assis à la proue, de "calleur de roches" californien.
(Un calleur de roches est celui qui de l'avant du canot que vous pilotez devrait vous pointer les cailloux que vous risquer d'emboutir de votre frêle esquif afin que vous puissiez les éviter et finir la journée au sec autant que possible. Cependant, la version californienne est moins sûre, vu que l'habitant typique de ce beau pays est par définition très relax et insouciant, l'incarnation du cool, adepte des fines herbes psychotropes plus concentré en général à ressentir comment il vit le moment qu'à remplir une fonction pré-déterminée. Je le sais; je me suis tapé 300 kilomètres de la George un jour avec un dude à la proue, ce qui m'a coûté une large partie de ma santé mentale.)
Donc, quelques poques à la coque plus tard, nous rejoignons l'objectif et plongeons.


Le galet au pied du barrage dynamité et brisé par les gels au fil des 70 ans depuis sa création,offre des images d'escaliers géants, recouverts de moules.






Au pied des portes géantes, le regard vers la surface montre des scènes poético-industrielles à la Gotham City.
Aqualung trouve une pelle et décide de se creuser un trou pour faire une plongée profonde...






La faune habituelle du parc nous observe...Carpes géantes, chevaliers, achigans, raseux, même un necture près d'une petite "caverne".
Mais côté bio; plus que tous ces compagnons de palme, c'est ceci qui m'intrigue le plus...:


Un ruban torsadé d'oeufs blancs translucides d'à peu près 16 pouces de long. Il traîne un peu partout de ces grappes d'oeufs que je vois pour la première fois. Mais le plus fascinant, c'est que lorsque j'en saisis un par l'extrémité, il s'allonge jusqu'à plus d'un mètre de long!


Çà a l'air entre deux eaux du corps de ces dragons chinois de parades, ondulant lentement avant de se redéposer délicatement sur le fond!

Je suis resté perplexe quant à la nature de la chose jusqu'à ce que je soumette le problême d'identification au Réseau Des Observateurs Sous-marin et que l'ami Jeffrey y vienne à mon aide.
À ma plus grande stupéfaction; ce ruban d'oeufs de 4 pieds appartient à...une perchaude!!! Les femelles de ce tout petit poisson pondent ainsi autour de 50,000 oeufs, chaque printemps!
J'étais certain d'apprendre que c'était des oeufs de carpe ou de quelqu'autre méga-poisson local...
L'eau et la plongée ne cesseront jamais de m'émerveiller!

Enfin tant qu'il restera des racoins libre de pétrole.

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CLAK!!!!
Un matin de novembre. L'employé de l'hydro est seul au barrage, de garde...L'automne est froid, la neige hâtive. La saison de golf déjà finie. Mais sur le haut de la structure, il frappe quelques dernières balles, observant mélancoliquement le vol distant puis le plouf de la Top Flite.
Lorsqu'elle disparait sous la surface de l'eau, elle cesse d'exister, comme tout ce qu'on y envoie. Comme les bouteilles, les pneus, les pelles, les automobiles, les avions, les bottines, les agrès de pêche, les ancres perdues...Mais tout çà, çà passe encore. Et çà amuse les plongeurs, bizarrement, alors qu'en haut; personne n'y jetterait un coup d'oeil!
C'est comme le dispersant à pétrole. Çà fait retomber toute la marde qu'on ne saurait voir vers les profondeurs ou on se crisse de ce que çà tuera. Parce que çà tue.
Fuck it! Au moins on l'voit plus...



Et l'eau source de vie devient une tombe et un entrepôt de morts...

5 commentaires:

Renata a dit…

Mes messages ne semblent pas passer depuis quelque temps, mais , tenace , je me ré-essaye encore.
Oui, la terre broie du noir, la mer tousse, suffoque et nous recrache en pleine face tout le maudit cancer que nous lui injectons peu à peu encore et encore depuis toujours....
L'homme va-tu comprendre un jour...

Jean-Louis Courteau a dit…

Le poisson au-dessus de la carpe est un Fouille-Roche Zébré.
Merci Jeffrey!

Renata a dit…

Oups...trompée de reportage !!!

Diver Woods...est bonne !!!
J'la comprenais pas trop jusqu'à ce que je vois l'avant dernière photo !!!!

Merci pour ce chaleureux reportage malgré le froid sibérien de ces derniers jours....

La spirale...j'trouve que ça l'air d'une chaîne d'ADN.


Renata

Marie-Claude Courteau a dit…

Les oeufs de perchaudes, comme un collier de perles de vie...si fragile...

Nathalie C. a dit…

Chaine d'ADN, moi aussi c'est ce que j'ai vu!
Mais le "colier de perles de vie", c'est plusse beau!!

Y en a-t-y des belles affaires par icitte, hein? Vraiment un beau coin, ST-Tim!

Superbes photos!