lundi 28 juin 2010

Délire à Thetford



Visite du copain Gringo ce weekend à Flintkote, Thetford Mines, par une poignée d'Aquadéliques, pendant que d'autres copains se tapent Bonaire et Cozumel !

Quelques plongées profondes (et demi!) puis des bleues moins foncées, ou les membres de notre Club select ont pu démontrer tout le sérieux qu'on leur connaît et qui fait leur réputation...


Ici, une démonstration de ScubaTango passionné.



Notez avec quelle grâce et légereté les danseurs évoluent...


Puis, c'est le lancer du plongeur, brillamment exécuté.



Gringo ne se contient plus d'enthousiasme devant le spectacle.



Le "nid de corbeau" en haut du mat du voilier coulé fait une excellente première loge.



Puis, visite de la galerie d'art et confection d'un Inukshuk Aquadélique.



...devant l'incrédule regard d'un calmar local.



...et d'un banc de perchaudes admiratives.



Un super beau dimanche, sur un terrain de jeu idéal, et que nous conclûmes d'adéquate et savoureuse façon avec le traditionnel tchize post-dive.

Prochain scuba-party: jeudi au Conestoche, all you can dive!

lundi 21 juin 2010

250

Y'a rien à voir dans les lacs.


Surtout ceux qui sont rocheux et clairs, oligotrophes dit-on dans les livres qu'on ne lit pas, des lacs jeunes, en termes d'âges géologiques...
Profonds et froids, leurs falaises plongent vers des abîmes noirs.
Mais ces tombants sont aussi des tableaux d'école ou le Maître-Temps a écrit ses formules, les murs du tombeau de l'Histoire de la Terre, ou les hiéroglyphes racontent en silence sa jeunesse débridée par tranches de millénaires.


Palmant lentement devant ces siècles figés, la fantaisie lit mieux ce qui déroute la trop jeune raison. Les formes de la roche engendrées d'inimaginables tourments de fusions, de pressions et de contraintes, deviennent des bottes italiennes ou des notes de musique...



Des canyons et des mesas en modèles réduits...



Les cassures révèlent des sous-bois pétrifiés...



 Des pans de rocs entiers effondrés n'ont laissé derrière que le sang durci des veines de fer qui les séparaient.

Et sur l'âge de pierre se sont fixés des formes de vie qui partagent leur lenteur, apprécient leur force tranquille.
De l'accumulation de la poussière des saisons jaillissent de minuscules fils translucides, couronnés de micro-tentacules.
Le limon est creusé de sillages témoins du passage d'êtres que nous ne verrions peut-être que la nuit.
Et les éponges respirent et soufflent  l'eau verte et riche, imprimées elles aussi du dessin de leur évolution.









Y'a rien à voir dans les lacs...




Plus haut, lorsque le corps réclame un peu de chaleur et qu'on doit quitter les profondeurs glacées, les potamots décorent en bouquets les arrangements paysagers que visitent les bancs de crapets-soleil.
Ici, la vie est plus riche, plus complexe, comme elle l'est toujours là ou pénètre sa suprême nourriture, la lumière...







Y'a rien à voir dans les lacs, comme partout ailleurs si on ouvre pas les yeux et que ce soit à la lumière de l'imagination, de l'émerveillement et de la poésie qu'on lise ce qui est écrit...



Lac Joly, deux jours avant le solstice d'été 2010 et la 250ème publication d'Aquadelic, que vous venez de parcourir...

mercredi 16 juin 2010

Le nouveau Dive Shop d'AQUADELIC

Double mission pour AQUADELIC: plonger les épaves légendaires du Keystorm et de l'America, avec les potes de Seaway Divers, et se magasiner un chalet d'été digne de devenir le Dive-Shop du club.
Aussitôt à bord du fier vaisseau devant nous emmener vers le site de la reine des épaves et ayant passé avec succès les douanes américaines et leurs fougueux fonctionnaires, Aqualung scrute l'horizon et les dizaines d'îles habitées de son oeil de faucon d'agent re-max.





...mignon. Mais c'est déjà habité par un couple de balbuzards...



...coquet. Mais un peu petit, et les balbuzards ont chié partout sur le toit...



...belle petite chaumière. Mais trop de garages...



...aaahh. On commence à jaser. Mais trop de pelouse. On a pas qu'çà à faire, jouer de la tondeuse...



...Là, on cause! Stylé, pas d'pelouse, un back-roll et tu plonges illico...



Et enfin la voila, la demeure à la hauteur d'un club de plongée sérieux. On dépose une offre, et on vous en reparle...Méchant party de pendaison de crémaillère à l'horizon.


En attendant de fêter çà, trève de superficialités: y'a d'la plouffe à faire.


Le poste de pilotage du Keystorm reposant sur le côté ressemble à une roulette à hamster que Nick s'empresse d'essayer.



Un autre plongeur y voit une roulette de Poule Aux Oeufs D'Or, on dirait...Ahhhh, l'azote...






D'une palme sûre et décidée, Sly entre dans le ventre d'acier.



...ou tombent des hublots devenus réverbères des piliers de lumière verte.






La viz n'était pas terrible sur le Keystorm, malheureusement...L'épave doit être magnifique en automne. On y reviendra, c'est certain. Quelques miles, deux sandwiches, et on descend sur l'échelle de la prochaine épave.



Elle est un peu meilleure, la viz, sur la barge America. Très bonne, en fait, à sa base. Aquadude examine les hélices couvertes de moules...



Près d'un treuil au bout del'épave, les restes d'une autre petite barge qui mena l'America à son dernier repos.



On nous avertit de faire triplement attention à ne pas toucher les sables du fond entourant le bateau, ou se sont déversés des barils d'une huile lourde et puante. Pas très attirant! Mais la vue d'en-dessous est magnifique et mystérieuse...Finalement une super belle plongée et une occasion de vérifier son contrôle de flottabilité!
Et de ressentir jusqu'au pancréas la vibration intense des moteurs des cargos qui passent juste au-dessus!

Bin hâte de voir si l'offre d'achat d'AQUADELIC sera acceptée...Je pense qu'à 12,000.00$, on a des chances, non?!



Sinon............y'aura toujours une plongée ou deux à faire quelquepart, pour nous consoler!
Dive on!

mardi 15 juin 2010

JIBACOA-suite et fin



Outre une abondance de coraux diversifiés et en santé, les plongées profondes de Jibacoa n'offrent rien de spécial.
Pas de relief dramatique, pas de tombants, pas d'épaves.
C'est lors des plongées"shallow" que l'endroit gagne ses titres. Sur le bord extérieur de la barrière de corail se succèdent canyons, petites cavernes et pinacles, offrant au soleil des jeux de lumière de grand théâtre.







Dans les cavernes, des bancs de poissons attendent le crépuscule en flottants somnolents au rythme de la houle, la respiration de la mer...
Les poissons-pierre se cachent en pleine vue, les murènes explorent, et ce qui devrait être un hotel cinq étoiles pour les requins-nourrice est malheureusement vacant...Les gens du coin et les pêcheurs ne me répondront pas, ou bien évasivement, lorsque je leur demanderai ou les requins sont passés, et s'il y a ici aussi un commerce d'ailerons.
Le sujet est tabou.






Mais le spectacle incroyable des formes et couleurs multipliées à l'infini me fait oublier pour le moment le sort des squales.


Une galerie d'art abstrait expose des chefs-d'oeuvre de textures...




...de motifs


...et de contrastes, formant un langage muet qui récite porté par le velours de l'eau les vers mystérieux et envoûtants du grand bleu.




Et une fois de plus, répondant à l'appel, mon âme exsude de tous les pores de ma peau et je voudrais être libéré du vacarme assourdissant de mes bulles, que ma respiration ne soit plus cette offense au doux murmure des bouquets étranges qui me sont offerts par d'évanescentes sirènes...




Du fond des crevasses sombres s'avancent hésitants les bras des crinoïdes dorées, parentes des étoiles de mer, et encore; je dois faire un effort pour me rappeler que toutes ces formes aux allures végétales dans mon monde terrestre sont ici animales, bien plus près de ce que je suis que je ne le réalise...


Même si leur nom parfois perpétue la confusion, comme cet Hydraire Fleur de Gorgone!







...ou cette éponge à corde simulant un buisson ou se cache bien mal un sarde à queue jaune.




Pendant nos lentes heures sous l'eau, Julio le capitaine cuit sous un soleil de plomb. Jusqu'à ce qu'il décide de venir nous saluer, par presque 20 mètres de fond, et de partager un moment le paysage et un régulateur. Un nouveau sens à "aller prendre l'air"!




Puis il retourne au bateau, précédé de peu des méduses d'air qui dansent vers la surface...






J'observe Julio qui nage loin au-dessus, tirant tranquillement le bateau entre deux visites au fond.
Il me fait tout-à-coup signe frénétiquement en pointant son ami Andres qui palme à ma gauche, et quelque chose dans ses gestes me dit qu'il est mort de rire!
Depuis quelques minutes, Andres a un passager clandestin! Un rémora s'est fixé à sa fesse!
Je remplis mon masque de fou-rire, et hubert, un copain de plongée cette journée-là en fait autant!
Puis Julio redescend voir son ami et lui explique. Andres déloge du revers de la main l'effronté petit poisson, qui se dirige alors vers Hubert!
Lequel me le renvoie aussitôt, que je balaye aussi et redirige vers Andres!
S'ensuivra un véritable jeu de "tag" avec le petit rémora, qui deviendra la vedette de cette plongée, avec Julio et ses admirables démonstrations d'apnée.



Alors voila... Jibacoa est un petit trésor pour apnéistes, et pour plongeurs-bouteille qui ne recherchent pas nécéssairement les grandes profondeurs mais plutôt les plongées longues et riches de vie.
Et c'est Cuba! Pas de bateaux luxueux, pas de plongée le dimanche souvent, pas de chichi.
Mais des gens vrais et des amis sincères pour peu qu'on se donne la peine de les approcher avec la même sincérité, et une mer encore belle, à petit prix, qu'il est toujours aussi difficile et déchirant de quitter............