vendredi 30 juillet 2010

KEY LARGO BLUES


Nous sommes retournés dans les Keys.
Pour la diversité de la faune; toujours là, pour les épaves; magnifiques, profondes et mystérieuses. Pour celle du USNS VANDENBERG en particulier, à Key West, mais Bonnie l'ouragan nous en a privé avant de s'essoufler, fermant tous les ports et déclenchant chez les habitants de ce merveilleux village une réaction que seuls ces irréductibles guerriers du cool et du peace and love peuvent imaginer devant une catastrophe imminente: party time!
Hemmingway avait trouvé chez ces gens un trésor qui y est toujours.


J'aime les photos bleues. Bon, je n'ai pas beaucoup le choix; le flash sur ma petite caméra est rudimentaire et je m'en sers une fois par jamais...Il reste que si j'éclairais suffisamment tous les coraux qui ont envahis l'épave du Duane, et un peu celle du Spiegel Grove, on aurait une explosion de couleur.
Mais je veux me rappeler mes plongées quand je revois ces photos. Ce que mes yeux ont vu sans artifice. Et ressentir encore ce que seul ce ton profond de bleu ouaté arrive à transmettre du silence mystérieux des grands fonds...



Bonnie s'est préparée toute la semaine comme la Dame qu'elle était devant son miroir. Les jours les plus calmes offraient quand même des vagues de trois ou quatre pieds, et les autres ont grimpé le score à 10 ou 12, ce qui avec un toussotement du Gulf Stream nous donna lors de la première plongée sur le Grove une visibilité réduite et un courant à épointer un espadon.

Mais cette première fois seulement, heureusement, et si les vagues ne cessèrent jamais, le courant profond mourut...


Ce qui est une bonne chose, nous pûmes le constater, quand vient le temps de déployer le drapeau officiel qui autrement fait vite office de grand' voile!














Je le dis à qui veut l'entendre et aux autres; le Duane est mon préféré. À cause de son "crow's nest" au haut de sa tour, qui surveille toujours l'océan, vigilant. Les grands barracudas, si timides malgré leurs airs de durs, circulent autour comme les frégates le faisaient avant eux dans le vent du large.


Le poste de la vigie est devenu avec les années liquides un micro récif animé, garde-manger des barracudas.




Mais d'autres passagers des bateaux bleus y trouvent leur compte. Ce "petit" mérou Goliath d'environ 150 lbs a remplacé cette année son grand frère de plus du double de son poids que j'avais rencontré l'année passée. Il se ballade avec la lenteur et la nonchalance des grands et forts, magnifique...


Ailleurs, un ange passe. Et même deux.



Il finit toujours par se passer quelque chose de magique, sur le Duane.
Cette année; ce fut la visite inattendue de cette belle grande tortue Hawksbill, à l'air sérieux d'inspecteur maritime, sans doute pour vérifier nos droits d'accès à son domaine.





Les seigneurs de la guerre et du commerce que furent un jour ces vaisseaux  se sont tus et endormis à jamais.(Bien que j'aimerais beaucoup y descendre la nuit et rester sans bouger à l'affût de leurs ronflements et des craquements lugubres de leurs os de métal quand ils s'étirent sous les couvertures des grands courants...)
Ils sont maintenant malgré eux au service de la vie et des plus petits qu'eux.



Partout, des ribambelles de jeunes poissons jouent à cache-cache et explorent, et disparaissent rapides comme l'éclair dans les entrailles de fer quand Goliath a faim.









Quelqu'un a même fleuri les bords de fenêtres...



Si la tortue et le gros mérou suffisaient déjà à l'émerveillement de tous, nous n'étions pas encore au clou du spectacle. Arrivent en scène les platax, aussi appelés lunes, ce qui leur va assez bien je trouve. Je les adore. Un beau banc d'une quinzaine d'individus. Puis un autre, d'une trentaine ou une cinquantaine, puis un autre, plus gros encore...
Et quand il nous faut remonter à la surface le long du câble de bouée, j'aurai devant moi ce que je rêvais de voir depuis longtemps. Une énorme sphère de poissons de peut-être mille individus nous suit jusqu'au bateau, nageant tranquilement dans le grand bleu!
C'est beau à couper le souffle.
Et trop loin pour une photo potable, mais à jamais gravé dans ma mémoire...

Définitivement, je ne veux pas d'explosions de couleur pour ces images des profondeurs. Et à la rigueur, même le bleu n'arrive pas à transmettre ce qu'on y ressent. Peut-être vaut-il mieux rester en noir et blanc, et qu'ainsi privées d'adjectifs mes images soient comme une lettre  qu'il faille  habiller nous-même des couleurs de nos mémoires pour qu'elle vive...



jeudi 15 juillet 2010

Le Bateau de l'Archer



Les intervalles de surface, comme leur nom pompeux et trop compliqué l'indique, sont une chose sérieuse. C'est le moment entre deux plongées, plus ou moins long selon l'azote que l'on a eu le bonheur d'accumuler, ou on attend sagement et sans s'énerver outre mesure physiquement que ce dit taux d'azote baisse un peu qu'on puisse retourner s'en chercher au fond.
Il convient donc de relaxer, et non pas de se livrer à des compétitions de bombes à partir du toit du bateau des Seaway Valley Divers avec qui Aqualung et moi plongions hier.
Mais bon; la vie est courte.



Nous devions plonger l'épave du Fred Mercur à Cornwall, à partir du bord, mais l'invitation de Ron, grand patron du club des SVD à nous joindre à eux pour deux plongées d'exploration en dérive sur un haut-fond longeant la voie maritime en aval de Chrysler Park était trop alléchante!

Une eau à 23 tropicaux degrés, des douzaines de carpes grosses comme des maisons et des zillions de dorés-achigans-perchaudes-fouille roches et j'en passe, une bonne visibilité malgré la pluie de la veille: la totale!!!
Alors, les deux fois, j'ai.........oublié ma caméra dans l'bateau!
Mais bien sûr, il en fallait plus encore. Alors j'ai trouvé une épave! Pas de caméra!
%?$#@%$? .....
Qu'à cela ne tienne, la voici quand même, ma petite épave:



Une chaloupe à fond plat de 16 pieds, deux moteurs, un coffre d'outils plein sur le siège arriere, une plate-forme home-made à l'avant, et au sol à tribord; un arc!
Celui-ci, équipé d'un moulinet, devait servir à la chasse à la carpe, l'archer se tenant debout sur la plate-forme.Au bout de cinquante pieds de fil, fichée dans la glaise du fleuve, une flèche-harpon.
Sur le coup, une frénésie s'empare de moi et je fouille le bateau d'un bout à l'autre, sous les bancs, dans des compartiments à la pince, dans le coffre...Je coupe le fil et m'empare de la flèche. Je suis tenté par l'arc.
Puis je me calme. Et réalise que je suis sur le point de faire ce que je reproche à d'autres!...
La flèche restera dans le fleuve, et l'arc dans le bateau de l'archer...
Un autre plongeur aura lui aussi des émotions fortes, un jour.



J'adore ce type de plongée...La dérive au hasard, le lent survol des décennies englouties, accompagnés des poissons du fleuve dont le crépuscule réveille l'instinct de chasse...

Merci aux Seaway Valley Divers; un bon groupe de bonnes gens. Et à Ron McDonald, pour son expertise, sa bonté, sa générosité. Il est un pilier de la plongée de chez nous, un explorateur et un amoureux du fleuve. Sans contredit un de nos Cousteau à nous.
C'est un honneur, monsieur, de plonger avec vous.

vendredi 9 juillet 2010

Les aquadéliques WARM WATER DIVERS à COZ! Reportage(presque)en direct!

Eh ben, toute une aventure, retard de Montréal vers le centre de l'univers, Toronto, les baggages ne suivent évidement pas, ils ont des procédures à suivre, eux autres à Toronto...
En bonus, on atterrit dans une dépression tropicale nommée "Alex", pas de commentaires, et je peux vous dire que quand il se met à pleuvoir, y'a pas grand chose qui est absorbé dans le Rock, 4,5 pouces d'eau sur les rues..
Maudit que ça commence bien..
Faque, 1ere journée avec BC / palmes locaux, un peux weird, mais une fois dans l'eau, who cares......85  degrées, just perfect. Pas de vent, un peux de pluie, who cares...

On oublie nos problèmes quotidiens assez vite........


Ben oui, on t'as vu......


Pire qu'avant, ils sont partout..........


même des petites familles qui s'installent.... Il va falloir que quelqu'un trouve le moyen d'introduire ce lionfish au menu d'un prédateur local, les divemasters font ce qu'ils peuvent, mais les lionfish sont habiles....


Toujours majestueuse, cette dame de la mer....



Le bandit local, Splendid Toadfish, il aimerait peut etre ça du lionfish en apéro?


Lui aussi y'est tanné de voir cette invasion inattendue.....


Au moins les tortues peuvent aller prendre de l,air un peu...


Vous le savez, c'est un de mes favoris.....



J'avoue que cette fois-ci à Cozumel les récifs ont l'air en bon état, c'est peut etre pas à 100%, mais ça commence à ressembler à Cozumel de 2006....

Thats it for now, Dodo bientot, 3 dives demain, gros soleil prévu, Alex est loin de nos pensées

À+

WWD
WWD2

mercredi 7 juillet 2010

LAUZON

Le Parc du Mt-tremblant est bin beau!...
Hier, en quête d'inspiration pour des tableaux de nénuphars et de bords de l'eau, et pour jouer dans l'eau un peu, je me pointe au Lac Lauzon, réputé pour la clarté de ses eaux.
Mais quelques petits désagréments m'y attendent...

D'abord, les mouches.
Pas les mouches noires, ou même les "frappes-à-bord"; les gros zestis de taons à ch'val bruns!
POURQUOI???!!!  Pourquoi on a des brûlots, des maringouins, des mouches noires pis des mouches à chevreuil, pis qu'on a besoin de ces b-52 là ?????

Ensuite, si les employés du Parc sont toujours super gentils, il y a apparemment des exceptions. Je m'étais temporairement stationné près du lac pour avoir moins loin à faire avec mon gros kayak su'l dos. Arrive un monsieur pas souriant avec une blessure à l'arête du nez (je comprend maintenant pourquoi, ayant été moi-même tenté de lui aggrandir), qui me dit que j'ai pas l'droit de parquer là.
Sympathique comme une guêpe à papier...
Je lui explique que c'est pour 2 minutes et qu'après je déplacerai l'auto. Il s'en crisse.
Enfoiré.

Bon. Quelques minutes plus tard, je pagaye vers l'autre bout du lac. Je croyais qu'il y  avait là une baie à nénuphars...Bin non! Je m'équipe et me fous à l'eau quand-même. Fait chaud!
Mauvaise visibilité!!! D'habitude c'est si clair ici!!!Les dernières grosses pluies, ou le ruissellement de sédiments du à la construction d'une piste cyclable près du lac?...
Mais l'eau est fraiche, et çà fait du bien! Quelques longues respirations, et j'entreprend zennifié de visiter la faune et la flore locale.......


Le Lemon Shark, sur le cap!







Ce vieil arbre englouti est littéralement envahi d'éponges lacustres. Jamais vu autant au même endroit...



J'ai vu beaucoup de petits "blobs" de cyanobactéries. Le lac est hyper acidifié je crois, aussi...Mais aucune idée de ce que c'est que ce truc-là! Environ 6 pouces de diamètre...



Les grenouilles du nord, démontrant leur PADI OPEN WATER...





La très mal-aimée sangsue!



Pourtant; avouez qu'elle est jolie, non?!

Plus tard, le stock remballé, je roule vers la Diable et ses bancs de sable, près de l'entrée du parc, pour un peu de snorkelling.
J'y rencontre un très sympathique naturaliste, qui me dit qu'il observe régulièrement en descendant tranquillement la rivière, truites brunes, brochets, trois espèces de tortues, lesquelles nichent sur les bancs de sable dit-il, et nombre d'oiseaux aquatiques.
Blaise, Renata; une p'tite journée de kayak-apnée-photo?!!!
Les herbes ondulant dans le courant y sont aussi magnifiques...












Beau terrain de jeu, le Parc...À part les mouches et les gardiens idiots. J'y retournerai en août; un des deux n'y sera plus!!! ;-)