mercredi 13 octobre 2010

LOCK 22

J'adore le Lock 22.
De toutes les écluses englouties des Lost Villages en Ontario -la 20 que je n'ai pas encore plongée mise à part-c'est ma préférée.
Avec son mur nord-ouest d'un mille de long, le lock 22 est immense. C'est une écluse double, complexe, assez profonde avec son plancher à près de soixante pieds, des portes intactes fascinantes et des caractéristiques uniques et parfaitement conservées, quelques 150 ans après sa construction.
Les courants y sont en surface très violents par endroits, mais raisonables plus bas.
Tout-de-même; ajoutés à la longueur de la structure principale et la profondeur; ils commandent le respect et l'écluse 22 ne devrait pas être abordée à la légère.
La boussole y est indispensable(elle l'est de toute façon partout, il me semble!), les courants étants déviés souvent par les structures et par le fait même peu fiables comme orienteurs.
À moins de s'en tenir aux parties en amont des structures principales; les doubles cylindres ou les stages deviennent vite souhaitables, voire nécéssaires pour l'exploration complète du canal ouest d'un mille de long.

Vous trouverez, si la plongée sur l'écluse vous intéresse, plein d'infos sur SCUBAPEDIA.

Voici quelques photos en rafale. Encore moins que d'habitude, je n'ai ''corrigé'' la teinte verte. Premièrement parce que c'est ainsi qu'on voit les choses là comme presque partout au Québec(ou en Ontario!), et deuzio parce que le côté dramatique de l'endroit est conservé. Certaines sont fortement jaunies; c'est que deux rivières sous-marines aboutissent dans la baie de Farran's Point et que les eaux qu'elles amènent des campagnes environnantes sont de cette étrange couleur...



Une des grandes portes



Une section des planchers en aval



Cette pi`ce de bois moulurée servait de ''pas'' aux portes lors de leur fermeture



Le grand escalier menant au canal




Lors de l'inondation de 1958, tous les arbres durent etre coupés


En suivant le long mur ouest, la visibilité raccourcit beaucoup et les eaux se teintent de jaune alors que la profondeur augmente





De très vieilles constructions en cageux, du côté ouest du grand canal


Dans ces eaux sombres et embrouillées; une bonne carte n'est pas superflue!!!



Vus de l'intérieur de la caverne formée par l'accumulation de sédiments sous un pont de l'ancienne route 2, les joncs forment une longue frange qui en cache l'ouverture aux yeux de tous, sauf les carpes locales énormes.



1920-construction des ponts. Bientôt cent ans!


Sur les murs du lock; des colonies d'éponges attrapent au passage des forts courants qui les sculptent les nutriments dont elles se nourrissent


Quelques planches arrachées (par des plongeurs???!!!) révèlent un espace sous le plancher ou se réfugient les crapets peureux et les chevaliers nettoyeurs



Une structure en cageux, près de la pente sud-est descendant vers la ''vieille rivière'', à près de 80 pieds, par endroits, maintenant la voie maritime


Les achigans toujours entreprenants et territoriaux!


Une toute petite barbotte, établie dans l'obscurité totale d'une chambre de transfert d'eau entre les deux écluses



...chambre abritant aussi une petite population de crevettes rouges-sang -Hémimysis Anomala-...la voyez-vous?!


Dans les pentes rocheuses, les bancs de dorés patrouillent.



Au sanctuaire d'oiseaux de Upper Canada et sur la pointe de Farran, les chevreuils côtoient les outardes et les dindons, profitant des derniers rayons chauds de la saison.

Petite anecdote concernant le village englouti de Farran's Point:
En septembre 1944, le 5 précisément, eut lieu dans la région de Cornwall un tremblement de terre assez violent. L'épicentre fut localisé sous le fleuve entre Massena aux USA et Farran's Point en Ontario, en se basant entre autre sur des observations et photographies des monuments de cimetière des deux localités. Les stèles funéraires américaines avaient été tournées par les secousses dans le sens des aiguilles d'une montre. Celles de Farran's Point, dans le sens contraire!

4 commentaires:

Anne et Corentin a dit…

Hello CJ!

Je suis impressionnée par la souche au fond de l'eau...depuis 1958...elle ne devrait pas s'être désagrégée ???
Belle ballade!
Anne

Jean-Louis Courteau a dit…

Étonnant n'est-ce pas?
Et il y en a plein. Je crois que pour pourrir; il faudrait qu'elle soient au raz de l'eau, l'air et l'eau pouvant ainsi faire leur job de ''corrosion''.
Un piquet dans l'eau se désagregera au niveau de la surface, bien avant sous l'eau...

Renata a dit…

Fascinant l'anecdote des steles funéraires...t'es sur que ça ne s'est pas produit un 31 octobre ?!...bouuu-hoouuuu

Nathalie C. a dit…

T'aurais dû être un prof d'histoire! Tes élèves auraient été fascinés et tu aurais eu toute leur attention!