lundi 27 juin 2011

PETITE DOSE DE MER


Nubble Light, Maine.
Un phare sur une petite île à une soixantaine de mètres de la côte et du village de York.
6 ou 7 heures de route, quand l'appel de l'océan est fort mais que le gousset ne permet pas le Grand Bleu.



Elle est verte ici, la mer, riche dans ses eaux froides de nutriments.



Manque de pot; nous n'avons que deux jours pour y plonger, et on perdra le premier dans une joute de bras de fer avec le vent...
Au deuxième; çà peut aller, même si çà rend les entrées et sorties plutôt disgracieuses! Et la visibilité fort douteuse par endroits, comme au-dessus de cet amas colossal d'oeufs de calmars.



Un peu plus profond, et çà s'améliore. Portrait de Cross-Eyed Bernie.






Il y a des cages à homards partout, et des homards sous chaque rocher!
Mais les cages prennent aussi quantités de crabes...
Pas nécéssairement beau à voir, ces animaux emprisonnés...Je sais bien; le travail des pêcheurs, le commerce, l'économie locale...Il y a beaucoup de ressource encore côté homards...
Mais la mer meurt quand même pendant ce temps, saignée à blanc de tant d'autres de ses fruits...



Où est Charlie la plie?



J'adore les éponges. Oeuvres d'abstraction aux couleurs riches et formes mystérieuses...





La maman de Charlie!



J'aime marcher dans les petits villages de pêcheurs, par temps gris, sous la plainte régulière et monotone de la corne de brume et les effluves de marée basse portées par la brise. Le temps prend un autre rythme et les gens aussi.







Tout change en fait, quand on approche de la mer. On se sent petit, humble.
Non pas à cause de tous les affronts qu'on lui fait subir, et pourtant, mais un peu parce que quelque silencieuse mémoire se réveille en chacune de nos cellules de lui avoir un jour appartenu.
Une sorte de respect mi-admiratif mi-craintif comme celui qu'on éprouve devant l'ancêtre, sachant qu'il est futile de chercher à lui cacher notre nature, à lui qui la connaît bien mieux depuis le temps qu'il interroge la sienne.
Je souhaite que nous nous souviendrons à temps de cette appartenance, mais j'en doute.

Il y a dans la plainte des cornes de brumes un peu de celle des baleines, les Grandes Voyageuses.
Où irons-nous, chantent-elles, quand les hommes sans mémoire auront tué leur Mère?...

2 commentaires:

Philippe Noël a dit…

Vraiment passionnant ce texte! Je reviens à peine de la mer et je sens que ce texte ne m'aidera pas à décrocher de là-bas! :)

Merci!

Anonyme a dit…

Oui, les brumes.......

Sutton