mercredi 19 octobre 2011

King Horn


Charmant!
Comme mot de bienvenue, on a vu mieux!
Nous suivons une corde au fond du fleuve vers l'épave du Kinghorn, couchée dans 95 pieds d'une eau particulièrement sombre et opaque, aujourd'hui. Les vents déchaînés d'octobre qui rafalent en haut depuis trois jours n'aident pas...
On raconte que les populations celtes qui peuplaient l'Irlande, la Grande-Bretagne, le nord et l'ouest de la Gaule, célébraient le Samain ou Sahmain vers la fin du mois d'octobre. Le jour ou la brèche entre ce monde et celui des morts s'ouvre. L'origine de l'Halloween.
On raconte aussi que ce jour-là était précédé des grands vents, et que dans les champs les courges éclataient toutes seules la nuit, avec un son mouillé hideux, au travers du rire fou des chouettes apeurées...



Et on dit que les Innommables, ceux dont même les pires des mauvais esprits du Sahmain se méfient et qui furent condamnés à ne jamais pouvoir traverser, sont menés par le Roi Cornu. Le Seigneur Noir des Abysses.
Le King Horn.
Mais ce n'est bien sûr qu'un hasard!

Voila l'épave enfin.
J'ai un problème avec mon masque. Les foyers installés à angle au bas des vitres se sont déplacés on dirait. Je regarde la pompe à cale déposée sur le pont du navire, et elle semble venir de bouger puis reprendre sa place, très rapidement!



Je dérive avec le courant tout doucement. Nick est derrière moi. Il y était il y a deux secondes en tous cas. Je me retourne; il est arrêté au-dessus de la barre dont le mécanisme pend par une large ouverture dans la cale noire de l'épave.
Elle est belle.
Je compte les dix barreaux dont les extremités recevaient jadis les poignées tournées qui ont été volées depuis.
Pourquoi dix? C'est assez inusité pour ce genre de fabrication...Je les recompte.
Il y en a huit!
Et la barre bouge.
Je me retourne pour voir si Nick l'a vue aussi, seulement pour le voir plonger tête première lentement dans l'ombre du ventre du vaisseau, par une autre ouverture.



On dirait que c'est la cage thoracique de l'épave qui se déchire...
Je descends aussi.



La barre est encore plus belle vue d'en-dessous. Avec ses 9 barreaux et JE LA VOIS BOUGER.

Une vague de froid me traverse et je suis pris de frissons incontrôlables. Nick...



Il ne me voit pas et s'éloigne vers une trouée à la poupe. Et son image tremblotte et vascille comme une mauvaise réception dans un vieux téléviseur.
J'entends des bruits sourds derriere moi.



Quelqu'un a déposé une citrouille sur un des piliers brisés.
Et l'épouvante m'envahit d'un coup sec avec son goût de métal froid.
Tout se met à bouger. Les images se superposent, glissent, scintillent et s'évanouissent, et réapparaissent.

Et tout bascule.







La brèche est ouverte.
Halloween, Sahmain, la fête des morts, le Roi Cornu.

Le Horned King revient chercher son dû...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hahaha, c'est bon ! Merci, de la demoiselle citrouille !