Bula Vinaka dans une banlieue tranquille du paradis
Avant de commencer,
j'aimerais remercier sincèrement Jean-Louis de m'avoir fait une place dans son prestigieux
blogue et ainsi me permettre de vous raconter un voyage hors de l'ordinaire qui
m'a amené à plonger dans un lagon des Iles de Fidji, plus précisément autour de
la petite ile de Beqa (que l'on
prononce " mbeŋɡa").
Une ile minuscule,
habitée par une population réduite, au centre du Pacifique, à des milliers de
kilomètres des continents. Formée par un stratovolcan il y a 5 millions
d'années, Beqa est ceinturée par un récif de corail de 68 km qui protège le lagon et
en fait un endroit idéal pour la prolifération des coraux et d'une grande
variété d'espèce marine.
Dès notre arrivée, nous
faisons une première plongée partir de la plage pour tester l'équipement. En me
mettant le visage à l'eau, je suis épaté de voir mon premier poisson clown en
plongée. Wow ça promettait!
Dès le lendemain,
l'embarquement sur le bateau se fera à 8h00. Un voyage de 40 minutes nous
attend pour nous rendre aux sites de plongée. Presque toutes les plongées
autour de Beqa se font autour de récifs coralliens en forme d'énorme colonnes
cylindriques qui partent d'un fond vallonné à environ 100 pieds de profondeur. Ces
formations se terminent sur une tête de corail, haute en couleur et densément
peuplée, dans les 10-15
pieds de profondeur. Tous les paliers de sécurité du
voyage se feront sur le dessus de ces structures.
Dans les récifs moins
densément peuplés, on rencontre souvent la
Blue Ribbon Eel, facilement effrayée par
les gros animaux que nous sommes. Malgré sa couleur éclatante, il nous aura
souvent fallu l'aide d'un guide pour la trouver.
Un petit flamenco
avec la danseuse espagnole.
Les poissons clowns
sont toujours placés entre les tentacules de leur anémone. Le plus souvent à
faible profondeur, là où il y a beaucoup de lumière et les couleurs les plus
vives.
Un autre palier de
sécurité à observer les lilliputiens très affairés en dessous.
On retrouve des
anémones de plusieurs espèces, très variées en couleurs et en formes. Elles
sont le refuge de plusieurs espèces qui recherchent la protection de ses
tentacules empoisonnées.
Le poisson clown est
un habitué qui ne s'éloigne jamais de plus d'un pied ou deux de son hôte. Le
contraste de couleur entre le poisson et l'anémone créé un feux d'artifice qui
est assez difficile à rater.
La protection du
récif offre l'opportunité à plusieurs espèces de corail mou de proliférer, à
l'abri des courants. Le Tree Coral est une espèce emblématique pour Fidji.
Une autre espèce
fragile, le bubble coral, est composé de polypes qui se gonflent et se
dégonflent autour d'un squelette rigide.
Une plongée plus
profonde nous amène à la rencontre du plus gros requins de la région, le requin
tigre. Nous descendons dans une zone où le courant est plus fort, tout près
d'une épave renversée.
Un bac de recyclage,
rempli de morceaux de poissons, est descendu et la frénésie s'empare de toutes
la faune environnante. Il y a tellement de poissons qu'il devient difficile de
voir les requins au travers. Si vous avez l'oeil, vous remarquerez qu'il y a un
gros requin nourrice au centre de la nuée.
Nous avons eu
beaucoup de chance: un requin tigre de bonne taille est venu nous observer. L'animal
est énorme et la visibilité est assez réduite par la frénésie aux alentours. Le
sentiment que j'éprouve à ce moment aurait probablement été le même si un
autobus était en train de se promener dans mon salon.
Je ne voudrais pas
laisser sous silence que cette plongée mémorable nous a permis d'observer de
près toutes sortes de requins: bull shark, nurse shark, lemon shark, white tip,
black tip, silver tip et bien sûr, le tiger shark.
Le courant est très
fort à la remontée. Impossible d'être dans une autre position qu'à
l'horizontal. Nos bulles aussi...
La prochaine plongée
se fait a un endroit plus calme. Le soleil est de la partie, comme toujours et
la température parfaite.
Une grosse feather
star, d'au moins 1 mètre
de diamètre, attrape les petits organismes en suspension dans l'eau. Ses
couleurs jaune-orange-vert et les mouvements d'ondulation de ses bras aura
capté note attention durant un certain temps.
Cette plongée fut un
moment mémorable pour moi, celui où j'ai accompli un fantasme sous-marin que je
caressais depuis des années. Il semblera probablement anodin, voire ridicule
pour plusieurs d'entre vous, mais bon, c'est pas ça la définition d'un fantasme
après tout?
Je rêvais de me faire
nettoyer les dents par un crevette nettoyeuse (cleaner shrimp).
Et, Alléluia, j'ai
trouvé une partenaire qui était "willing".
Le guide fait une
petite démo, histoire de mettre la demoiselle dans le bon "mood". Une
sorte de préliminaire.
À moi de jouer
maintenant. Mon buddy Martin a immortalisé le tout sur vidéo. J'en ai encore
les yeux mouillés à chaque fois que je le regarde:
L'exploration se
poursuit avec la découverte d'une bête aussi facile à trouver qu'un verre de
contact au fond d'une piscine. Les Leafy Scorpion Fish se font un malin plaisir
de prendre la couleur et l'allure des coraux environnants. Ils se laissent
onduler au rythme des courants, comme tout ce qui les entoure.
C'est maintenant le
temps de revenir en surface. On s'approche du récif pour observer la microfaune
cachée un peu partout.
Je ne me fatigue pas
de regarder un clown tenter toutes les astuces possibles pour me faire
comprendre qu'il est chez lui et que je le dérange. C'est bon je te la laisse
ton anémone, je vais m'en trouver une autre.
Pas besoin d'aller
très loin.
Mais il y a une ombre
au tableau. Depuis quelques années, les biologistes ont observé une importante
diminution de la population des poissons clowns. La sortie du film Finding Nemo de Disney a fait exploser la
demande pour ces petits poissons. Il y a actuellement surpêche. De plus, il
existerait probablement une corrélation entre l'acidification des océans et leur
déclin. Est-ce que la suite de Disney se nommera Saving Nemo?
Les journées et les
découvertes se poursuivent en planant dans le bleu.
La seule épave qu'on
ait visitée se situe dans les 120
pieds de profondeur. Plongée à l'air, donc pas le temps
de niaiser, trois petits tours et puis s'en vont.
Le soir venue, une
petite démonstration de marche sur le feu, une activité traditionnelle sur
l'ile. Les gars marchent sur des pierres qui ont passé une petite heure au
milieu d'un gros feu de camp. Ouch.
Mais il y a un truc.
Et ils nous ont dévoilé le pot aux roses. La résistance de leurs pieds à la
chaleur se forme après 4 jours de privation. 4 jours de privation de
gouzi-gouzi avec leur madame et 4 jours de privation de... noix de coco. Il
faut comprendre que la noix de coco est utilisée à toutes les sauces ici. Donc,
cette dernière est définitivement une privation sévère...
Enfin, quand leurs
prouesses sont terminées, les gars ont l'air content. Ils doivent penser à leurs
prochaines noix de coco.
Marqués par les
viriles démonstrations de la soirée précédente, les mâles Alpha de notre groupe
n'ont pas pu résister à une petite altercation sous-marine amicale.
Parce qu'il faut bien
finir à quelque part, je vous laisse sur une petite danse en ligne, typique de
Fidji. Le Acky Breaky Dance peut vraiment aller se rhabiller
.
.
Bula Vinaka!
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Philippe Noel
2 commentaires:
Bravo Philippe!!
Quel beau reportage!
Tes photos sont absolument magnifiques!!
Bonjour
Avez vous un adresse e-mail pour vous contacter directement s'il vous plaît?
Je suis Manampisoa et j'aimerais vous faire une proposition après avoir visité attentivement votre blog. N'hésitez pas à me répondre sur mon adresse echange07@voyageveo.com
Bien à vous
Cordialement
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