Vous l'dis tout-de-suite: vaut mieux ne pas essayer ceci à la maison!
Le courant près de la voie maritime, et dedans, est vicieux! Et la profondeur n'excède pas en moyenne 30 et quelques pieds. Les grands lakers tirent autour de 25 pieds d'eau, ce qui ne laisse pas beaucoup d'espace entre les hachoirs à plongeurs et vous.
Alors je le répète: je ne conseille pas du tout de s'approcher du seaway à cet endroit, et même sans s'en approcher trop, une très bonne expérience de la plongée dans le courant fort est requise.
Pis à part de t'ça: c'est la frontière, et t'es un ISA(illegal swimming alien) si tu continues.
Ceci dit, le fond est superbe. J'adore les alternances de rochers et de plages, et de curieuses travées dénudées remplies de coquilles de moules vides, peut-être des cicatrices du passage des grands navires, y dessinent de blancs sentiers parfaitement rectilignes.
Vous les verrez dans le film qui suit, qui montre outre le paysage, full poissons et mon inaptitude au septième art une fois de plus (the zeugmaster frappe encore): nous croisâmes durant nos deux périples palmés queques beaux spécimens de poissons dont un beau gros doré, une mignone perchaude, une carpe obèse botoxée et mon préféré: le discret et lunaire malachigan sans compter les achigans omniprésents bien sûr, gardiens d'un amas de ruines fort photogénique, si j'ose le dire moi-même, et pourquoi pas vu que ça ne m'implique pas.
Wow! Six lignes, ma phrase!
La troisième plongée, de nuit celle-là, servait à tester un casque de plongée spéléo, et comme elle n'impliquait pas de devoir fréquemment s'aggripper aux rochers vu l'absence relative de courant près de l'épave du Conestoche, à fournir l'occaze de plonger avec un gant un peu spécial...Mais plus là-dessus plus tard!
Encore là: festival du poisson, comme c'est généralement le cas lors des plongées de nuit, sauf si vous la faites au Parc Olympique.
Crapets marbrés de gêne, gobies affairés, écrevisses inquisitrices, nectures sortis du placard, poules mouillées de brochets...
Comment peut-on avoir l'air si patibulaire, pas commode, borderline méchant, et être si lâche, couard et pisseux?!
Observez le comportement du brochet qui se casse en se faufilant sous les herbes!
Et, à mon avis en tous cas, la star de la soirée: la marigane. Quelle élégance! Vite fait, oui, elle ressemble à un crapet. Mais observez ce profil au front courbé, ce réseau de fines taches comme des pixels noirs, et surtout ces grandes nageoires élégantes et frissonantes. Qu'elle est belle, Marie-Gane!
Faut en profiter, de pouvoir voir toutes ces beautés. Très bientôt, les poissons iront chercher les eaux profondes pour le long hiver, et nos plongées seront solitaires...
L'eau était encore à 61 tropicaux degrés.
Ce qui nous a permis de plonger sans protection pour les mains.
Puisque cette paire de gants argentés que vous voyez dans le video n'est qu'une paire de gants ordinaires, tout minces.
Ordinaires dans leur fonction.
Moins ordinaire dans leur histoire!
Ils viennent de la Calypso, à l'époque où Cousteau et son équipe plongeaient en habits argentés, les cylindres emboités dans un caisson futuriste, et arborants les casques profilés à lampe!
Si l'ami qui me les a donnés ne peut me certifier que le commandant lui-même les a portés, il sait qu'Albert Falco l'a fait, et d'autres membres de l'équipe légendaire!
Alors oui, ce ne sont que des gants ordinaires.
Mais s'ils ne réchauffent pas les mains outre mesure, ils m'ont certainement réchauffé le coeur ce soir-là! Je voulais, une fois, plonger avec avant de les remettre au repos.
Un peu à travers eux, plonger avec ces grands hommes qui ont nourris mon enfance d'émerveillements et de rêves de grandes explorations...
Merci infiniment Gary.
Et Betty-Ann et Howard.
Je me suis un peu caché pour pleurer, l'autre soir, quand vous me les avez donnés!
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