lundi 21 juillet 2008

DÉRIVE ET PROFONDEUR...GENRE!

Ne me pouvant plus hier et sérieusement en manque d'eau; je file chez mon chum Martin
(Pinceau, pour les intimes), qui me dit que son lac est très clair et plein de vie.

(Je sais qu'il y nage en effet de tràs beaux brochets et achigans, mais il me semble qu'il est tout sauf clair...)

Il FAUT que je fasse des bulles; je me sens exactement comme un doré dans l'fond d'la chaloupe.C'est curieux; les symptomes du manque d'eau sont semblables à ceux du manque d'air!....

Arrivé, on jase un brin, puis je me prépare pendant que ma blonde part avec Chantal aux chanterelles.
Enfin; je me fous à la flotte.


Et constate que:


1- j'ai oublié mes plombs de chevilles et que j'ai vraiment

les jambes flottantes

2- Je descends quand-meme donc je peux supprimer 3 autres livres de mon lestage

3- Y fait plus noir que dans l'esprit de Bush

4- mon bandana hyper-cool ne tient pas sur ma tete bordel


Je remonte.


Plan "B"; la riviere.


Mon copain Martin habite en effet au bout du lac St-Émile, ou le dit lac redevient une rivière.

Avec ses abyssaux 3 mètres max de profondeur et son petit courant; j'aurai de la lumiere...Un peu plus en tous cas...
Je m'attache des plombs aux chevilles avec un bout de corde, accroche mon bandana au buisson, et m'engage dans la rivière, sous l'oeil médusé de Gesso, le labrador, qui ne comprend rien à ce jeu.


Il n'y a plus de soleil. Meme dans si peu d'eau; je dois utiliser le flash sur ma caméra, ce que je n'aime pas beaucoup.


Mais je suis enfin à l'eau.


Je m'accroche de temps en temps à une grosse roche et me laisse oublier, full relax, moins tendu qu'une asperge apres 40 minutes de cuisson...Je prends tellement peu d'air que ma console menace de dévellopper une psychose..Le petit monde de la rivière est fascinant. Les achigans cuvée 2008, moins longs que mon p'tit doigt, viennent se refaire une coiffure devant mon masque.

Et les crapets attrapent au vol les nymphes et menus hors-d'oeuvres qui partent dans le courant quand je leur déplace des cailloux. Ils ont l'air de surfer sur des vagues invisibles dans ce courant plutot faible pour la baleine bleue que je suis mais décoiffant pour eux!

Les grands joncs ondulent horizontaux comme les cheveux blonds d'un "Dude" californien autour d'eux...








Et arrivent sortis de nulle part les grands tarpons!


Rapides comme des truites, étincelants sous le flash comme des Cadillacs cubaines, moins téméraires que les crapets mais insistants, ceux qu'on rejette dédaigneusement dans le monde d'en-dessus sont en-dessous des stars de la piste de danse...







Je me déplace, de pierre en pierre, avancant, reculant avec le courant, traversant en oblique la rivière en gardant le corps droit, comme un canoe dans les rapides ...Comme j'aimerais voir les grands saumons de la George dans leur domaine...



Puis, accompagné de mon essaim de petits piranhas, j'entre dans la jungle.



Nénuphars et myriophyles, et d'autres qu'à ma grande honte devant tant de grace je dois avouer ne pouvoir nommer, ondulent lascivement près des berges.

Vus d'en-dessous ils ont l'air si élégants, princiers dans leur port et presque hautains, comme s'ils savaient le privilège qu'ils ont de connaitre les deux mondes...









.................Je reste longtemps là, à errer dans ces forets luxuriantes avec mes copains, qui ont l'air si fiers et braves à explorer ces nouveaux territoires protégés par leur nouvel et colossal ami de néoprene!


Et la plongée s'achève...Il me reste encore beaucoup d'air, mais je veux aussi tester mon lestage avec moins de wetsuit, et pratiquer quelques exercices...

J'ai l'impression d'avoir passé une éternité dans la rivière. Comme le temps est différent sous l'eau...Est-ce qu'Einstein plongeait?! Je suis sur qu'il aurait aimé. Je suis sur qu'il aurait voulu voir comment sonne un violon sous l'eau...

Tiens; cà doit ressembler au chant des baleines...


Plus tard, la cerise su'l'sunday; les filles ont fait une récolte monstre de chanterelles!

Pas un peu cochon, comme dirait Pinard!





1 commentaire:

Marina Kowalsky a dit…

Les larmes aux yeux en lisant ta poésie, je n'en peux plus.

Je veux voler, dériver, flotter, être ratatinée; PLONGER!

C'est urgent, très URGENT !!!!