vendredi 29 août 2008

PEPSI 1969

Petite plongée thérapeutique, aujourd'hui.
Lac des Pins, pas loin d'chez nous, ciel gris, moral d'la meme couleur...
Mais je sais que l'eau me calmera. Voler a tendance à vous calmer.

Je sais bien que la visi sera nulle; et je m'en tape la coquille. Pas grand chose à voir dans ce lac, du moins jusqu'ici; mais je m'en tapoche la bicyclette itou.
Juste voler, léger, hypnotisé par le rythme des bulles.
Bon; juste pour me faire mentir; je tombe nez à museau avec un chevalier blanc. J'avais jamais rien vu d'plus gros qu'un crapet de deux pouces ici!

Puis; deux "magnifiques" éponges. Jamais vu cà ici non plus!




Je guillemets le magnifique; parce que y'a pas si longtemps, j'aurais été le premier à dire "Kesséssa cte cochonerie-là?"
Mais tout change...Et je continue pendant plus d'une heure à survoler pierres et troncs noyés, juste sur la thermocline, avec de temps en temps un petit plongeon plus bas, pour rafraichir...

Je longe le tombant créé par la réalisation du passage du chemin de fer sur un des bords du lac. À cet endroit, si vous aviez été assis dans le train; vous auriez vu à tribord le lac, et à babord une petite baie marécageuse, les rails ayant été couchés sur un "chemin" de pierres les séparant ,fait de main d'homme.

En plein midi, en aout 1969, vous auriez peut-etre pu me voir sous l'eau au passage, ou voir mes bulles. Et vous auriez froncé le sourcil un peu lorsque le gamin dans la cabine suivante aurait lancé par la fenètre sa bouteille de pepsi vide...
Ne vous en faites pas; je l'ai ramassée.
Elle était tombée en ondulant un peu dans une cage de gros billots de pins pleine de pierres, dont les ouvriers du chemin de fer se servaient comme blocs de fondations dans l'eau.


1969 écrit en relief en dessous...Dites-moi; est-ce que c'était Sexy Sadie qui jouait à la radio, dans le train? Dans deux mois de votre futur, deux de moins de mon passé, ce sera Abbey Road...Le début de la fin...
Ou serez-vous quand on assassinera John Lennon?
Moi je ne m'en souviens plus. J,ai beaucoup bu, avec mon chum Tim, ce soir-là...
Mais le train n'attend pas, disparait dans les bois au bout du lac.

Et je continue mon vol, l'album blanc plein les oreilles. Je passe devant l'ouvrage majeur de soutènement du chemin. Les pierres et le gravier déboulés par les vagues et les hivers ont découverts les troncs d'arbres gigantesques qui forment la base, entrecroisés, entre lesquels de profondes cavernes sont maintenant exposées. La lueur de ma lampe n'en trouve pas le fond.
Les troncs font parfois plus d'un mètre de diamètre...


Plus de 90 minutes à ma montre...Je dois, tristement, remonter.
Un dernier petit plaisir, couché au fond; je me fais des ronds de bulles...
"I look at the world and I notice it's turning ..."



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cool!
Maudit (pour ne pas dire "Osti" parce que ceci est un blog respectable) que c'est l'fun lire tes histoires!
Eilahtan

Marie-Claude Courteau a dit…

Magnifiques photos encore une fois, j'aime ben la bouteille de petsi, belles couleurs chaudes.

Aujour'hui, ballade en kayak, fabo en titi!!!